Des pratiques pour sortir des ghettos et promouvoir l'inclusion en Santé mentale

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2006

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Vie sociale

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Martine Dutoit, « Des pratiques pour sortir des ghettos et promouvoir l'inclusion en Santé mentale », Vie sociale, ID : 10670/1.txfpdm


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L’appel à l’éthique peut masquer des rapports de violence dans une société où des personnes ne sont plus que des individus uniquement désignés par leur manque ou leur écart à la norme. Les préjugés sur la maladie mentale, et son corollaire le stigmate, perdurent. Le diagnostic, entrée dans la prise en charge psychiatrique, et l’étiquetage, processus de contrôle des affects sociaux, sont à mettre en lien avec un modèle social et une manière de construire les rapports sociaux. Tout autant, la discrimination a à voir avec les processus d’exclusion et le stigmate. C’est un discours opérationnel commun à de multiples groupes discriminés (femmes, étrangers, malades, personnes handicapées). L’exclusion est un modèle théorique qui s’est naturalisé depuis les années 1980, passant du langage socio-politique, au langage courant, au point d’être intériorisé par les personnes comme une façon de parler de soi, d’exprimer le vécu des effets de la discrimination, comme en témoigne ici Thierry W. Pour sortir des ghettos et s’inventer citoyen, les Espaces conviviaux citoyens de l’Advocacy développent des pratiques inclusives en s’appuyant sur un contre-étiquetage construit collectivement. Dans ces espaces alternatifs en santé mentale, les personnes revendiquent le droit d’être différentes, d’avoir des besoins spécifiques et tout autant, s’affirment autrement capables. L’inclusion va au-delà de la notion d’équité pour aboutir à celle de respect des droits humains sous tous leurs aspects et dans tous les secteurs de la vie sociale. Le seul droit est alors le droit commun, où chacun est pris en compte pour ce qu’il est. L’inclusion met en discussion le concept même de normalité transformant la différence en « différence normale ».

Practice for getting out of the ghetto and promotion of inclusion in mental healthThe call for “ethics” can be a way of masking violent relations inside a society where people are no more but individuals only designated by their deficits or their variation from the standard. Prejudices about psychosis, and its corollary stigmatisation, continue to exist. The diagnosis, entry point into the psychiatric assumption of responsibility, and labelling, process of control of social affects, are to be put in connection with a social model and a manner of building social relations. Discrimination has to be understood along with the process of exclusion and stigmatisation. That is what a range of discriminated groups (women, foreigners, patients, people disability) usually say. Exclusion is a theory model which was naturalized since the nineteen eighties, coming from socio-policy language to every day language, to be interiorized by the people as a way of speaking about oneself, express the mood of the effects of discrimination, as Thierry W testifies in this article. To leave the ghettos and to invent oneself as a citizen, Advocacy Convivial and Citizen Spaces develop inclusive practices through a collective anti-labelling process. In these alternative spaces in mental health, people assert the right to be different, to have specific needs and as well, affirm themselves to have different abilities. Inclusion goes beyond the concept of equity to lead to the one of respect of the human rights with all their aspects and in all the sectors of social life. Then, the only right is the common right, where each one is taken into account for what it is. Inclusion puts under discussion the concept itself of normality transforming the difference in “normal difference”.

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