Tourbière des Narcettes. Rapport d'analyse 2018.

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2019

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INRAE




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Nicolas Minvielle Larousse et al., « Tourbière des Narcettes. Rapport d'analyse 2018. », Archive Ouverte d'INRAE, ID : 10670/1.u0fybq


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Cette étude est le fruit d’une enquête débutée en 2016, fondée sur l’acquisition et l’analyse de carottes prélevées dans la tourbière des Narcettes, sur le plateau de la commune de Montselgues. Elle s’intègre dans les recherches archéologiques menées sur la production argentifère antique et médiévale de la vallée du Chassezac. Cette vallée compte en effet plus de 2000 ans d’activités minières intermittentes, dont les principaux pôles se répartissent le long du Chassezac et de la Borne sur plus de 10 km de long. Par une approche interdisciplinaire – archéologie, géochimie, histoire, hydrogéologie, palynologie – l’étude a pour objectif de documenter les dynamiques paléoenvironnementales du bassin du Chassezac, afin de les corréler avec celles de sa production argentifère. Contextualisées par une étude hydrogéologique, deux carottes ont été prélevées en vue d’analyses géochimiques et palynologiques. L’enquête s’est pour le moment focalisée sur la première carotte (MS1). La séquence pollinique montre d’une part l’existence de périodes anciennes de tourbification et une dynamique de végétation proche de celle du Velay, assez originale avec un rôle non négligeable du pin pendant l’Holocène moyen et le témoignage de la présence de peuplements de sapins au début de notre ère. L’occupation de la tourbière, il y a quatre millénaires, par une population dense d’Osmondes fougères aujourd’hui confinée à quelques stations est une information intéressante pour les gestionnaires des zones humides. D’autre part, la séquence inscrit l’anthropisation du plateau à une période plus tardive que l’on aurait pu attendre, à savoir dans le courant du premier millénaire avant notre ère. De là, l’anthropisation semble être allée croissante jusqu’à la fin du Moyen Âge, lors duquel on perçoit notamment une large expansion du noyer et de l’olivier. Les données géochimiques permettent quant à elles d’identifier plusieurs contaminations métalliques. Les résultats géochimiques remarquables concernent (1) les enrichissements métalliques précoces au 4e millénaire avant notre ère dont la signature isotopique pourrait être liée à l’exploitation de minerais de cuivre de la région de Cabrières ainsi que (2) l’enrichissement en plomb observé au Haut Moyen Âge depuis des secteurs miniers du Mont Lozère, où l’activité métallurgique médiévale est à ce jour identifiée seulement à partir du XIe siècle. S’agissant en particulier des mines du Colombier, nous n’avons pour le moment perçu aucune trace évidente de l’activité des XIe-XIIIe siècles dans les dynamiques paléoécologiques et géochimiques. Il nous faudra toutefois le confirmer par la prochaine confrontation isotopique de ses minerais avec les contaminations de la tourbière. Les résultats actuels suggèrent donc que les phases antique et médiévale de la production argentifère aient été de faible ampleur, ce qui reste cohérent avec les données archéologiques réunies à ce jour.

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