11 juin 2011
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Marine Roussillon, « Plaisir et Pouvoir. Usages des récits chevaleresques à l'âge classique », Theses.fr, ID : 10670/1.u2bx0j
En montrant la présence d’un imaginaire médiéval dans la production littéraire des années 1600-1750 et en étudiant ses usages, cette thèse rend visible la construction d’un imaginaire moderne et galant utilisé pour susciter l’adhésion au pouvoir, en particulier dans le cadre d’une redéfinition de la noblesse.L’étude d’une fête de cour et d’un traité historique présente d’abord les enjeux politiques de la mise en récits du passé médiéval : il s’agit de figurer les origines et les valeurs de la monarchie. La deuxième partie étudie la construction narrative du passé médiéval à partir du corpus des récits chevaleresques, tel qu’il a été constitué par les pratiques éditoriales et critiques depuis la fin du Moyen Âge. Le recensement des récits chevaleresques tout au long de l’âge classique et l’étude chronologique de ce corpus, de ses métamorphoses et de ses dynamiques, fait apparaître la deuxième moitié du XVIIe siècle comme une période charnière.Les trois parties suivantes reviennent sur cette période à partir d’études de cas (la production d’un imprimeur, un traité des tournois, des épopées chrétiennes…) associant l’analyse textuelle, l’étude d’images et la construction de contextes. Elles montrent comment une interprétation moderne de la tradition chevaleresque a été construite par les milieux lettrés (dans les années 1640 et 1650), puis appropriée par le pouvoir dans le cadre de la politique de la gloire (1664-1674), avant d’étudier son devenir à la fin du siècle dans les genres nouveaux de l’opéra et du conte de fées. Pour finir, un épilogue met en perspective les récits chevaleresques avec d’autres textes figurant les valeurs de la noblesse et ses relations avec le roi.