2006
Cairn
Marie-José Del Volgo, « La mémoire au corps dans l'instant de dire », Figures de la psychanalyse, ID : 10670/1.u4obvv
Dans l’instant de dire, le patient met en récit son symptôme à partir de ce qui l’amène à consulter. Du fait même de l’offre d’écoute du praticien ordonnée par la libre association, la plainte du patient se construit en roman de la maladie. Ce roman de la maladie s’avère exclusif, « complémentaire » au sens épistémologique, du symptôme et de la maladie tels que la médecine scientifique les objective. En cela la notion de psycho-somatique peut, comme à ses débuts, se réécrire avec un trait d’union tout autant que de séparation et favoriser la réconciliation de la psychanalyse et de la médecine. Dans notre pratique, le temps et la temporalité ont plus à voir avec l’instant qu’avec la durée et l’instant se définit comme temps humain tragique de notre post-modernité. Privilégier l’instant dans la clinique, c’est encore là aussi renouveler la réflexion épistémologique sur la place de la psychanalyse au sein de notre médecine technoscientifique. De là, nous aborderons plus spécifiquement la manière dont le corps peut se dire lorsque les traces des blessures passées persistent, se trouvent fixées dans la mémoire vive et aliènent le sujet dans un réseau de signifiants qui ne demandent qu’à devenir jeu de signifiants à l’occasion d’un instant de dire.