One step forward, two steps back : 1976, reggae roots et amnésie critique

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2018

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Audimat

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Neil Kulkarni et al., « One step forward, two steps back : 1976, reggae roots et amnésie critique », Audimat, ID : 10670/1.u60dw7


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Une bonne remise en question radicale ne fait jamais de mal, surtout quand elle porte sur un sujet qu’ Audimat n’a guère abordé jusqu’ici – le reggae – mais qui nous intrigue confusément et qui, du même coup, génère certains fantasmes et impose à la vue quelques angles morts. Neil Kulkarni, un Anglais aussi passionné de rap que de groupes post-shoegaze comme Insides ou Disco Inferno, signe ici un article (au départ paru en 2016 sur le site The Quietus) qui met en évidence le révisionnisme, ou du moins les lourds préjugés et l’amnésie partielle dont est victime l’histoire du reggae dans son traitement par la critique occidentale, en général blanche et issue des classes moyennes. Fasciné par la psychédélie sonore du dub, le connaisseur-esthète-muséographe aurait en contrepartie tendance à mépriser le reggae « de base », celui qui ne saurait être distingué de l’environnement social, spirituel et politique qui définit la Jamaïque. Tâchant pour sa part de ne plus évacuer le réel au profit de la volupté sonore, Kulkarni propose donc de considérer trois disques selon lui majeurs mais bien trop peu cités – tous sortis en 1976 et signés par les Mighty Diamonds, Max Romeo et les Gladiators – en revenant sur la situation de l’île à l’époque : crise économique, guerres des gangs, soupçons de manœuvres de la CIA, et instrumentalisation du reggae et du rastafarisme à des fins politiques dans une période électorale plus que tendue. Son point de vue, nourri d’autocritique, suggère donc qu’il est toujours délicat pour les Occidentaux de parler doctement de ces musiques pourtant inscrites malgré elles à ce curieux patrimoine culturel du bon goût « branché ». Mais comme nous l’a très justement suggéré le traducteur du texte, le musicien français Slikk Tim, cette autocritique mériterait elle-même sans doute sa propre critique. On vous laisse en juger, en nous disant tout de même que cette tension entre surplomb et culpabilité se devra d’être abordée de front dans nos pages, quand le time sera right, pour citer les Mighty Diamonds.

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