The Illegal Workers Condition : An Ethnography of Migrant Workers in Mayotte La condition clandestine : une ethnographie des travailleurs migrants à Mayotte En Fr

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21 mars 2022

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Damien Riccio, « La condition clandestine : une ethnographie des travailleurs migrants à Mayotte », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.u6kdd4


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Résumé En Fr

This ethnographic research work focuses on the employment of migrant labor in Mayotte from the neighboring islands of the Comoros. This labor force is locally qualified as "clandestine". However, it meets a set of specific needs in a context of rapid deployment of public policy measures, a consequence of the departmentalization of Mayotte. While researches on labor migration have usually focused on the reasons for exile and its effects on migration patterns, or conversely on the relationship between the conditions granted to migrant populations in the host society and the processes of acculturation and assimilation, the purpose of this work invites to a different perspective. Indeed, it is not only a question of placing oneself from the point of view of the migrants, but of giving an account of all the social and historical processes that shape the place of this labor force in Mahorian society. The place and treatment accorded to this category of population will be analyzed through the prism of the structural transformations that have taken place in Mahorian society since the departmentalization of the territory in 2011. Indeed, the rapid deployment of public policies that accompany this statutory transformation tend to redefine the logics of resource distribution among local populations. Traditionally, Mahorian society, like Comorian societies, has been built on a stratified model, implying unequal access to resources for the members of this society, depending on their social position. However, the effects of normalization that accompany departmentalization tend to impose a different logic in terms of resource distribution: the traditional model of stratification tends to be replaced - at least theoretically - by an "egalitarian" model that does not limit access to resources to the social position of the actors. This research proposes to analyze the effects of this apparent contradiction on migrant labor. Starting from the premise that the maintenance and renewal of the labor force are essential elements for the functioning and maintenance of any economy, what are the changes and adaptations implemented by the migrant labor force towards the transformations imposed by departmentalization?

Ce travail de recherche ethnographique porte sur l’emploi, à Mayotte, de la main d’oeuvre migrante en provenance des îles voisines des Comores. Cette main d’oeuvre est localement qualifiée de « clandestine ». Pourtant, elle répond à un ensemble de besoins particuliers dans un contexte de déploiement rapide de dispositifs de politique publique, conséquences de la départementalisation de Mayotte. Si les travaux en matière de migration de travail se sont ordinairement intéressés aux raisons de l’exil et à ses effets sur les logiques migratoires, ou inversement aux relations entre les conditions accordées aux populations migrantes dans la société d’accueil et les processus d’acculturation et d’assimilation, l’objet de ce travail invite à une perspective différente. En effet, il ne s’agit pas seulement de se placer du point de vue des migrants, mais de rendre compte de l’ensemble des processus sociaux et historiques qui configurent la place de cette main-d’oeuvre dans la société mahoraise. La place et le traitement accordés à cette catégorie de population seront analysés au prisme des transformations structurelles qui traversent la société mahoraise depuis la départementalisation de ce territoire en 2011. En effet, le déploiement rapide des politiques publiques qui accompagnent cette transformation statutaire tendent à redéfinir les logiques de distribution des ressources parmi les populations locales. Traditionnellement, la société mahoraise, au même titre que les sociétés comoriennes, s’est construite sur un modèle stratifié, impliquant donc des accès inégaux aux ressources pour les membres qui composent cette société, en fonction de la position sociale de chacun. Or, les effets de normalisation qui accompagnent la départementalisation tendent à imposer une logique différente en termes de distribution des ressources : le modèle traditionnel de la stratification tend à être remplacé – au moins théoriquement – par un modèle « égalitaire » ne limitant pas l’accès aux ressources à la position sociale des acteurs. Ce travail de recherche propose d’analyser les effets de cette contradiction apparente sur la main d’oeuvre migrante. Partant du postulat que l’entretien et le renouvellement de la force de travail sont des éléments indispensables au fonctionnement et au maintien de toute économie, quelles sont les évolutions et les adaptations mises en oeuvre par la main d’oeuvre migrante face aux transformations imposées par la départementalisation ?

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