12 décembre 2019
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Adeline Martinez, « Une construction « volcanique » de l’espace social : analyse anthropologique de la réinstallation post-catastrophe d’un village des hautes terres du volcan Merapi (Java, Indonésie) », Theses.fr, ID : 10670/1.u74pa6
Basée sur trente mois d’enquête ethnographique, cette thèse porte sur un processus de réinstallation d’un village des hautes terres du volcan Merapi à Java centre en Indonésie à la suite de l’éruption de 2010. À travers l’étude diachronique et synchronique de ce processus, l’analyse montre qu’au-delà des changements sociaux, des reconfigurations socio-spatiales, des enjeux économiques et politiques que soulève la mise en place du programme de réinstallation par le gouvernement indonésien, des éléments significatifs de l’espace social villageois se sont maintenus : permanence des relations de proximité résidentielle, maintien de l’organisation et de l’unité sociale, maintien des liens à l’ancien territoire villageois et à la sylve environnante, ancrage spatial rituel similaire. Cette continuité, plusieurs années après la réinstallation, met en lumière l’existence de modes de territorialité spécifiques en lien avec le volcan. Ces modes s’inscrivent à la fois dans une histoire écologique longue, dans l’histoire des relations avec le pouvoir central et le pouvoir traditionnel régional ainsi que dans un rapport à la terre dans lequel l’entité volcanique est complètement intégrée à la vie sociale des humains. L’analyse de ce processus de réinstallation sur le long terme, selon une approche multiscalaire intégrant les relations que le village entretient avec l’extérieur, permet de montrer que l’incertitude inhérente au volcanisme de la région est socialement structurante et de surcroît, qu’elle façonne un milieu de certitude. C’est en ce sens que l’on peut parler, pour évoquer l’espace des hautes terres du volcan, d’une construction « volcanique » de l’espace social.