2018
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Windsor Yearbook of Access to Justice ; vol. 35 (2018)
Copyright (c), 2019DanaPhillips
Dana Phillips, « Ishaq v Canada: “Social Science Facts” in Feminist Interventions », Windsor Yearbook of Access to Justice / Recueil annuel de Windsor d'accès à la justice, ID : 10.22329/wyaj.v35i0.5271
Dans cet article, j’examine le rôle des sciences sociales en ce qui a trait à la défense des intérêts des organisations intervenantes féministes, notamment au regard de la décision rendue en 2015 dans l’affaire Ishaq c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration). Dans cette affaire, une femme musulmane a contesté une politique du gouvernement fédéral qui l’obligeait à retirer son niqab pendant qu’elle prêtait le serment de citoyenneté. La Cour d'appel fédérale a rejeté plusieurs requêtes en intervention présentées par des organisations féministes et d’autres organisations qui revendiquent l’égalité, reprochant à celles-ci de se fonder à tort sur des faits sociaux et des données de recherches en sciences sociales qui n’avaient pas été établis. Je soutiens que cette décision s’éloigne de l’approche généreuse approuvée par les tribunaux fédéraux et d’autres tribunaux canadiens à l’égard des interventions au nom de l’intérêt public. Surtout, en dépeignant leurs observations comme des observations fondées sur des « faits relevant des sciences sociales » qui doivent être établis au moyen du dossier de preuves, la Cour diminue la capacité des organisations intervenantes féministes de soutenir réellement l’égalité et l’accès à la justice pour les groupes marginalisés.