Nationalisme minier, secteur nickel et décolonisation en Nouvelle-Calédonie

Résumé Fr En

Cet article entend montrer que la mine en Nouvelle-Calédonie est pour les Kanaks un « terrain d’expérience » d’une décolonisation engagée parallèlement dans les institutions depuis une trentaine d’années. Il rappelle les étapes et les formes de la conquête par les indépendantistes de la principale ressource de l’archipel : le nickel. Il souligne que la maîtrise d’une multinationale – la SMSP – a profondément reconfiguré le secteur minier, imposant de nouveaux géants métallurgistes face aux entreprises locales exportatrices de minerai brut. Fort de la description du paysage minier contemporain, il interroge, en miroir, la situation de décolonisation singulière dans laquelle se trouve ce « pays d’outre-mer » à l’heure des référendums d’autodétermination venant clore le processus d’émancipation acté dans l’accord de Nouméa de 1998.

This article aims to explain that the mine in New Caledonia is for the Kanaks a “grassroots experience” of a decolonization initiated at the same time in institutions since about thirty years. It reminds the steps and the shapes of nickel conquest by independentists, which is the main economic resource of the archipel. It highlights that the control of a multinational – SMSP – has profoundly reconfigured the mining sector, imposing new giant metallurgist firms against local export firms of ore. Based on contemporary mining landscape description, it examines as a mirror effect the singular decolonization situation going on in this ‘Overseas Country’ at this time of self-determination referendums closing the emancipation process acted in the “Nouméa agreement” of 1998.