L’amateur de produits culturels sud-coréens comme créateur et médiateur actif de son image de la Corée du Sud, hors des frontières de celle-ci

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Comment expliquer qu’un nombre surprenant de personnes voue un intérêt « immodéré » – parfois à la limite de « l’addiction » – à la culture d’un pays différent du leur, culture le plus souvent ressentie comme une activité de loisirs ? Nous nous sommes intéressés à cette question en constatant l’intérêt croissant porté dans le monde à la Corée du Sud et à ses produits culturels.Nous avons donc cherché à savoir en quoi « l’amateur » de produits culturels sud-coréens, qui vit hors des frontières de la Corée de la Sud et dont on pourrait penser qu’il est a priori un médiateur passif de la culture coréenne, se révèle en fait en être une figure active et réflexive. Il nous est apparu que cela était dû chez cet « amateur » à plusieurs facteurs : tout d’abord grâce à sa consommation passionnée de produits culturels sud-coréens ; ensuite à la création et la diffusion d’une image de la Corée du Sud qui lui est propre ; et enfin au fait qu’il se constitue en réseau et en « communauté de pratique ».En nous appuyant sur un corpus composé d’une enquête quantitative en ligne diffusée auprès d’un public international, d’une série de dix entretiens conduits auprès d’étudiants francophones du Centre Culturel Coréen de Paris, et d’une enquête de terrain dans cette même institution, nous avons pu montrer que l’amateur de produits culturels sud-coréens s’impose comme médiateur actif et réflexif de cette culture coréenne. Et cela par sa création et la diffusion de l’image qu’il s’est lui-même forgée de la Corée du Sud, et par sa capacité à agir en « communauté de pratique ».