Balzac avec Rousseau : Une imprégnation décisive

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2021

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Nanine Charbonnel, « Balzac avec Rousseau : Une imprégnation décisive », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.ud33au


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Nous proposons une approche où la lecture de Rousseau par Balzac s’avère être une véritable imprégnation, et où l’œuvre balzacienne, conforme à l’idéologie romantique qui refuse les influences pour croire aux «  affinités électives  », partage les mêmes problèmes, élabore les mêmes solutions, à la fois «  métaphysiques  » et «  littéraires  », que celles de Jean-Jacques, à un niveau plus profond que les seules opinions sur les doctrines. Ainsi nous montrons – I Une même problématique : c’est-à‑dire la même affirmation du monisme ontologique…  ; la même notion d’énergie comme opérateur d’unification, voire d’unicité  ; la même exaltation de la notion de volonté, prise dans un sens bien particulier, au-delà du physique et du psychologique… et dans le même souci de légitimer la différenciation, cela par crainte de l’influence d’autrui. – II Une recherche des mêmes remèdes, par une survalorisation de pseudo-ressemblances : une même jouissance de la Personnification  ; la même croyance à l’analogie entre l’humanité collective et les âges de la vie (ou les heures d’une journée)  ; le même cratylisme (philosophie du langage croyant à des ressemblances entre le signifié et le signifiant)  ; la même recherche de solutions par le passage à la limite  ; la recherche de l’intensité  ; la même instabilité entre l’être et le devoir-être. – III Cela culminant dans la même attitude à l’égard de l’Incarnation (avec et sans majuscule) : une admiration première, celle du Verbe divin  ; la croyance à une réalité où tout est à déchiffrer, où tout est signe, où le sens est toujours à creuser, mais en même temps où tout est offert, apparent, manifeste, comme la présence même de Dieu dans sa création. Nous chercherons ce que signifie figuré chez Balzac, et nous appesantirons sur cette phrase de Balzac, dans Louis Lambert, qui nous paraît une clé pour rapprocher, ce qui chez l’un et l’autre auteur, désigne leur nouvelle façon de faire de l’écriture qui est «  par-delà philosophie et littérature  » : Aussi, peut-être un jour le sens inverse de l’ET VERBUM CARO FACTUM EST, sera‑t‑il le résumé d’un nouvel évangile qui dira :ET LA CHAIR SE FERA LE VERBE, ELLE DEVIENDRA LA PAROLE DE DIEU

This article suggests that Balzac’s reading of Rousseau tends to become a kind of internalisation, in as much as Balzac’s work – in keeping with romantic ideology – rejects influences in favour of “elective affinities”. On both metaphysical and literary levels, his work shares the same problems and develops the same solutions as does that of Rousseau, but at a deeper level than the mere expression of doctrinal opinions. We thus show that I. Both Balzac and Rousseau broach the same issues, both assuming, for example, the same ontological monism…  ; they share the same concept of energy as a unifying, even undifferentiated, force  ; they also both aggrandise the notion of willpower, taken in a very particular meaning – beyond the physical and the psychological – and with the same concern to legitimise difference, for fear of the influence of others. II. A search for the same remedies, by over-valuing false similarities : a similar celebration of Personification  ; the same belief in the analogy between mankind as a whole and “the ages of man” (or the hours of a day)  ; the same cratylism – a philosophical theory of language based on a belief in the similarities between signified and signifier  ; the same quest for solutions by taking things to their limit  ; a search for intensity, the same fluidity between what is and what ought to be. III. All this culminates in similar views on incarnation (with or without a capital letter) : a fundamental admiration for the divine Word  ; a belief that everything in the world there is to be deciphered, everything is a sign, meaning has always to be probed, but at the same time everything is made visible, explicit, like the very presence of God in his creation. We shall look for what the figurative means for Balzac, and focus on a sentence from Louis Lambert , which, in our opinion, is a key to a parallel between what characterises both authors’ writing – namely a way of writing that is beyond philosophy and literature.

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