2020
Cairn
Perig Pitrou, « La vitalité des morts en Mésoamérique. Transferts alimentaires et construction du lien social », Études sur la mort, ID : 10670/1.ueuur4
À la Toussaint, les populations amérindiennes du Mexique déposent des aliments et des boissons sur les tombes et les autels dressés dans les maisons, afin d’apporter un réconfort aux morts réputés être engagés dans un épuisant cheminement post-mortem. Quel sens attribuer à cette « vitalité » post-mortem ? Comment expliquer que des êtres, que l’on ne peut percevoir, puissent se mouvoir et consommer des aliments ? En s’appuyant sur les résultats d’une enquête ethnographique réalisée chez les Mixe de l’État de Oaxaca, cet article apporte des éléments de réponses à cette interrogation. En même temps que la mise au jour des conceptions relatives aux mécanismes physiologiques à l’œuvre chez les morts, l’enjeu est de déterminer quelles relations sociales les vivants établissent par l’intermédiaire de la nourriture et des boissons avec ces êtres au statut ambivalent à qui les familles doivent rendre hommage tout en maintenant une certaine distance.