2019
Cairn
Élie Tenenbaum, « Les États-Unis au défi des guerres irrégulières », Politique américaine, ID : 10670/1.uig72x
La guerre irrégulière est une forme de conflictualité qui hante la grande stratégie et la politique de défense des États-Unis malgré leurs efforts pour s’y soustraire. Les attentats du 11 septembre 2001 et les opérations militaires qui suivirent en Afghanistan, en Irak et ailleurs avaient ouvert un nouveau « cycle irrégulier » placé sous le sceau de l’interventionnisme et d’un renouveau de la contre-insurrection – doctrine abandonnée depuis la guerre du Vietnam – qui atteint un apogée à la fin du mandat de George W. Bush. L’arrivée de Barak Obama devait annoncer un certain reflux, marqué par la volonté de se désengager d’Irak, puis d’Afghanistan et de renforcer les partenaires locaux, plus à même de peser sur ces conflits complexes. Ce projet d’architecture de sécurité va pourtant s’effondrer sous les coups des printemps Arabes, du renouveau djihadiste et des stratégies « hybrides » par la Russie, la Chine et l’Iran. Face à cet imbroglio, la nouvelle administration Trump tempête et hésite, balançant entre une rhétorique de désengagement et une pratique de redoublement des efforts.