2007
Cairn
Céline Bayou et al., « Nouveaux Etats membres : Comment devenir pays d'accueil ? », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.unvsmt
Si la reprise de l’acquis communautaire par les nouveaux Etats membres ayant adhéré en 2004 comme en 2007 suppose une certaine harmonisation des politiques d’immigration, d’asile et de lutte contre le travail illégal, les différences des approches sont évidentes, à l’aune de la défense de l’identité nationale, même s’ils ont en commun une pénurie de main-d’œuvre et un déficit démographique à combler. En moins de dix ans, certains pays ayant connu, depuis le début des années quatre-vingt dix, une forte émigration, sont aujourd’hui en passe de devenir pays d’accueil. La Roumanie, la Bulgarie et la Pologne se trouvent ainsi amenées à faire appel à des travailleurs de pays voisins hors UE. D’autres Etats, soucieux avant tout de préserver leur homogénéité, s’appliquent à circonscrire autant que possible l’immigration (Etats baltes, Hongrie). D’autres encore, sans avoir connu de départs en nombre (République tchèque, Slovaquie) mettent en place des politiques d’immigration «choisie». Les demandeurs d’asile et les réfugiés sont relativement peu nombreux, mis à part les Russes en Pologne. Venant des pays de la CEI ou d’Asie, les migrants tentent en général de continuer leur chemin plus à l’Ouest ou vers le Nord, s’ils le peuvent, les nouveaux Etats membres se retrouvant investis de la surveillance des frontières extérieures de l’UE. et socio-économique du pays... mais pour adopter, au lendemain des attentats de septembre 2001, une politique restrictive au motif qu’elle était un vecteur du terrorisme international. Le Service fédéral des migrations est rattaché à un ministère de «force», celui de l’Intérieur ; il devient plus difficile d’obtenir la citoyenneté russe et même un titre de séjour temporaire ; la lutte contre l’immigration illégale est renforcée. Un nouveau revirement se produit en 2005 quand les dirigeants russes réalisent que fermer le pays pourrait lui être préjudiciable : plusieurs milliers de migrants clandestins voient leur situation régularisée et les procédures administratives à accomplir par les nouveaux arrivants, et notamment les travailleurs étrangers, sont simplifiées. Enfin, ceux d’origine russe, résidant toujours dans l’un des autres pays de la CEI (désignés sous le terme de «compatriotes») sont invités à venir s’installer en Russie. Toutefois, la marge de manœuvre est fort étroite étant donné les sentiments violemment xénophobes d’une bonne part de la société. * Chercheur à l’Institut de démographie de la Haute école d’économie, Moscou