L’école au défi de l’espace alimentaire halal

Résumé Fr En

« Si l’on ne mange pas ensemble, pourra-t-on encore vivre ensemble ? » demandait le sociologue C. Fischler se faisant l’écho d’une inquiétude très largement partagée. Nous avons enquêté auprès de collégiens de la banlieue bordelaise pour tenter de mesurer cette tendance au séparatisme alimentaire dont la désertion des cantines serait l’indice le plus marquant. Á partir d’une distinction entre les évitements alimentaires relatifs et absolus, nous concluons que l’attachement à « l’espace normatif » du halal signale l’avènement d’un autre modèle de convivialité. Il a le soutien plein et entier des promoteurs du marché halal qui, comme les courants religieux intégralistes, vivent et s’enrichissent des segmentations des populations.

“If we do not eat together, will we still live together ?” asked the sociologist C. Fischler echoing a widely shared concern. We surveyed college students of the Bordeaux suburbs to try to measure this trend in food separatism whose the canteens’ desertion would be one significant proof. From a distinction between relative and absolute food avoidances, we conclude that the commitment to the “normative space” halal signals the advent of another model of commensality which has the full support of the halal market business, as well as the one of fundamentist islamic trends, who are growing on the population segmentations.