2012
Cairn
Claude Romano, « La phénoménologie doit-elle demeurer cartésienne ? », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.uv6pa3
Husserl a vu dans la critique cartésienne du scepticisme l’un des mérites éternels de la philosophie de Descartes. Ce faisant, il a admis la légitimité de l’idée même d’un doute universel et a cherché à lui opposer un concept renouvelé d’évidence, proprement phénoménologique, permettant de procurer une fondation inébranlable à l’édifice du savoir. Cette acceptation du problème sceptique sous-tend toute sa conceptualité, avant et après le tournant transcendantal, et notamment la distinction immanence/transcendance, c’est-à-dire le fondement même de l’intentionnalité. En repartant d’une analyse de la perception, cet article avance un certain nombre d’arguments phénoménologiques pour questionner le bien-fondé du problème sceptique et, partant, la conceptualité husserlienne ; il défend, en premier lieu, une conception disjonctive de la perception et, en second lieu, un holisme de l’expérience.