2007
Cairn
Bertrand Joly, « Les ligues dans le Nord et le Pas-de-Calais, du boulangisme à l'affaire Dreyfus », Revue du Nord, ID : 10670/1.uvt3ig
Tandis que le Pas-de-Calais reste totalement réfractaire aux ligues nationalistes jusqu’en 1902, la rivalité entre monarchistes et républicains dans le Nord offre à Boulanger un double et finalement peu significatif succès électoral en 1888. Les années 1890 voient ensuite le remplacement rapide des conservateurs par les ralliés, sans que les nationalistes parviennent à profiter de l’espace ainsi libéré, et l’émotion de l’affaire Dreyfus ne permet de créer qu’une poignée de comités ligueurs (Ligue des patriotes, antisémites, Patrie française, etc.) peu actifs, sans influence sur les élections et pour la plupart disparus dès 1901. En revanche, la médiocrité militante et électorale du nationalisme est compensée par une efficacité rhétorique impressionnante, alimentée par un antisémitisme catholique et populiste proche de l’Union nationale de l’abbé Garnier.