L'heure de nous-mêmes a sonné". Mobilisations antiracistes et rapports sociaux en Ile-de-France (2005-2018). "L'heure de nous-mêmes a sonné". Anti-racist mobilisations in the Paris region (2005-2018) Fr En

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15 mars 2019

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Pauline Picot, « L'heure de nous-mêmes a sonné". Mobilisations antiracistes et rapports sociaux en Ile-de-France (2005-2018). », Theses.fr, ID : 10670/1.uy2n8t


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Cette thèse repose sur une enquête ethnographique menée entre 2013 et 2017 par observation (à des degrés de participation divers) et par entretiens, et sur une analyse de corpus. Elle vise à saisir l’activité militante concrète de plusieurs collectifs antiracistes franciliens : la Brigade anti-négrophobie, le Conseil représentatif des associations noires, le Parti des Indigènes de la République, le réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation et le comité d’organisation des Journées contre l’islamophobie. Croisant sociologie de l’action collective, des relations interethniques et des rapports sociaux, la thèse déroule le fil de l’analyse du travail militant au sein de ces collectifs. Il s’agit, d’un côté, d’expliquer ces mobilisations au regard des conditions sociales de leur apparition – le contexte politique, l’état du champ militant antiraciste – et leur conjonction avec les trajectoires des militant.e.s ; et d’un autre côté, de se pencher sur ce que l’action collective produit pour ceux et celles qui y participent.On verra ainsi comment les mobilisations antiracistes déclenchées à partir du milieu des années 2000, du fait de militantes et de militants français héritiers de l’immigration (post) coloniale, participent d’une lutte pour l’hégémonie sur la définition du racisme en France : l’action collective contribue à produire des intellectuel.le.s, qui produisent de la théorie sur le social. Les formes de travail militant observées et analysées (intellectuel/domestique/émotionnel, visible/invisible) permettent d’interroger les façons dont s’actualisent les rapports de classe, de race et de sexe dans et par l’activité militante. Enfin, ces mobilisations ouvrent la perspective de la constitution des catégories minorisées dans les rapports sociaux de race en groupes sociaux « pour soi », politiquement représentés, c’est-à-dire la possibilité de formes de communalisation minoritaire.

This research is based on the ethnographic study of the day-to-day activities (observation and interviews) of several antiracist activist groups, and content analysis of their written productions. It focuses on antiracist groups from the Paris region : the Brigade anti-négrophobie, the Conseil représentatif des associations noires, the Parti des Indigènes de la République, the network Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation and the organization committee for the annual Journées contre l’islamophobie. Combining theoretical frames from the sociology of collective action and the sociology of race, gender and class relations, the thesis is centered on the analysis of the division of militant labour within those groups. The first aim is to explain how such mobilisations emerged, by replacing them in the particular political context of the early 2000’s and situating them within the previously established antiracist field ; but also by showing how this context interacts with the social trajectories of the activists. The second aim is to examine the effects of collective action on those who participate, or in other words, the products of antiracist action.Indeed, these collectives have been intiated in the 2000’s by French activists, « heirs » of the (post)colonial immigration. They participate in the struggle for (counter) hegemony regarding the definition of racism and antiracism in France. Thereby, antiracist mobilisation produces its own intellectuals, who themselves elaborate social theory. Moreover, the different forms of militant labour (intellectual/domestic/emotional, visible/invisible) constitute entries to study the ways in which social relations of power – mainly race, gender and class relations – manifest within the course of collective action, but also how they are being reshaped. Finally, these antiracist mobilisations also imply the use of racial categories as self-categorization. Fueled by the activists’ emotional labour, this process of identification opens the possibility for racialized minority groups to become a group or a class « for itself », or in other words, a process of communalisation.

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