12 janvier 2018
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Pierre Caspard, « Lectures historiques et apprentissage de l’histoire chez les filles et les garçons, 1700-1815. Une analyse sérielle de leurs souvenirs », Genre & histoire, ID : 10670/1.uyltf7
Avant qu’il ne soit institutionnalisé et généralisé, dans la France du XIXe siècle, pour les enfants des deux sexes, l’apprentissage de l’histoire a été une pratique largement informelle. En l’absence de programmes ou de simples prescriptions, un rôle prépondérant revenait à l’autonomie et aux initiatives familiales et enfantines. Cette autonomie, source de singularités, n’interdit pourtant pas de chercher des régularités significatives dans les pratiques d’apprentissage respectives des filles et des garçons. Celles-ci peuvent s’observer dans les mémoires, souvenirs et autobiographies ; systématiquement recensés, 156 d’entre eux ont été analysés, émanant de 122 hommes et de 34 femmes, dont la date de naissance s’échelonne de 1700 à 1815. Ils permettent d’évaluer similitudes et différences dans les pratiques d’apprentissage selon le sexe : types d’ouvrages lus, âge de leur lecture, part des lectures libres, dirigées ou prescrites, méthodes d’appropriation, orales ou écrites, contribution à la construction d’imaginaires féminins et masculins et à leur culture personnelle, religieuse et politique. L’article met en évidence la grande proximité des apprentissages historiques des filles et des garçons, tout en pointant quelques spécificités dont il esquisse une explication.