Quitter l’Aide sociale à l’enfance : De l’hébergement institutionnel aux premiers pas sur le marché immobilier

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2021

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Pascale Dietrich-Ragon, « Quitter l’Aide sociale à l’enfance : De l’hébergement institutionnel aux premiers pas sur le marché immobilier », Population, ID : 10670/1.v1ser8


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En France, 138 000 enfants ou adolescents sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) au titre de l’enfance en danger, soit 1,6 % des mineurs. Si les jeunes entrent dans le dispositif à des âges très variés, tous doivent en revanche en sortir à 18 ans, âge de fin de la prise en charge légale, ou à 21 ans maximum s’ils obtiennent un contrat jeune majeur. Ils doivent alors subvenir eux-mêmes à leurs besoins et ne peuvent plus dépendre de l’ASE pour se loger. À partir des données de l’enquête Elap (Étude longitudinale sur l’accès à l’autonomie après le placement) et d’entretiens qualitatifs, cet article explore les modalités et le vécu de la sortie de placement sur le plan résidentiel. Alors que les jeunes ont souffert précocement de la précarité du logement, le départ programmé de l’institution est une nouvelle source d’insécurité résidentielle, qui génère stress et angoisse. Par ailleurs, l’intégration sur le marché immobilier s’effectue de façon inégale. Ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l’institution et ne sont pas sortis du circuit institutionnel réussissent à intégrer les meilleurs hébergements, puis un logement autonome. Au contraire, les jeunes qui ne parviennent pas ou ne souhaitent pas se plier aux contraintes institutionnelles sont les plus exposés à la précarité résidentielle à l’issue de leur prise en charge.

In France, 138,000 children and adolescents in danger—1.6% of the population aged under 18—are cared for by the child welfare services (Aide Sociale à l’Enfance). While they enter care at different ages, all must leave upon reaching age 18, when the legal duty of care ends, or at 21 if they obtain an extension contract (contrat jeune majeur). After leaving, they must provide for themselves and can no longer rely on the child welfare services for housing. Using data from the ELAP longitudinal survey on the autonomy of young adult care-leavers (Étude longitudinale sur l’accès à l’autonomie après le placement) and qualitative interviews, this article explores how these young adults find a place to live and how they perceive the experience. While they have faced housing insecurity from early on, their programmed expulsion from care is a new source of insecurity, thereby causing them stress and anxiety. In addition, access to housing is unequal. Those who follow the rules and have not left the institutional circuit get places in the best accommodations, and later a place of their own. Those unable or unwilling to comply with institutional constraints are the most vulnerable after leaving care.

En Francia, la Asistencia Social a la Infancia (ASE) se ocupa de 138.000 niños o adolescentes en situación de riesgo, es decir, el 1,6% de los menores. Aunque los jóvenes entran en el dispositivo a edades muy diversas, todos deben salir de él a los 18 años, edad límite de la protección legal, o como máximo a los 21 años si obtienen un contrato de joven mayor. A partir de entonces, deben subvenir por si mismos a sus necesidades, incluido el alojamiento. Utilizando datos de la encuesta Elap (Estudio longitudinal sobre el acceso a la autonomía después del periodo de protección por l’ASE) y de entrevistas cualitativas, este artículo explora las modalidades y la experiencia en el plano residencial, después de la salida del marco institucional. Para estos jóvenes, que han sufrido a una edad temprana la precariedad de la vivienda, la salida programada de la institución es una nueva fuente de inseguridad residencial que genera estrés y angustia. Por otro lado, la entrada en el mercado inmobiliario se efectúa de manera desigual. Los que han aceptado conformarse al juego institucional y no han salido del circuito institucional, consiguen los mejores alojamientos y más tarde un alojamiento autónomo. Al contrario, los jóvenes que no logran o no desean obedecer a las limitaciones institucionales son los más expuestos a la precariedad residencial.

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