Le roman face à la crise de la mémoire

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13 mai 2020

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Isabelle Daunais, « Le roman face à la crise de la mémoire », Tangence, ID : 10670/1.v3apfj


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Jusqu’au début du xixe siècle, il n’était pas impossible pour un individu de tenir dans son seul esprit, et donc dans sa mémoire, l’ensemble raisonnable des connaissances nécessaires à la compréhension du monde où il vivait — possibilité dont Milan Kundera a fait de Goethe la figure emblématique. La multiplication des savoirs et des techniques, à partir du milieu xixe siècle, a mis fin à cette possibilité et donné naissance à ce que le critique Richard Terdiman a appelé la « crise de la mémoire », c’est-à-dire l’expérience déstabilisante d’une mémoire ressentie comme partielle et tronquée. Entre cette crise et le développement du roman au xixe siècle, il est possible d’établir un parallèle : le souvenir, par définition imparfait, que l’on a de la lecture d’un roman recoupe la mémoire également imparfaite que l’on commence alors à avoir du savoir humain. À partir de cette hypothèse, trois grands moments de cette convergence — le moment balzacien (moment de résistance à l’oubli), le tournant du xxe siècle (moment d’acceptation de l’oubli) et la période contemporaine (moment de mise à distance de la mémoire) — sont ici envisagés pour voir comment la lecture des romans accompagne notre rapport à la mémoire.

Up to the early nineteenth century, an individual could reasonably assume that his sole mind, and thus his memory, contained all the knowledge needed to understand the world he lived in; Milan Kundera saw Goethe as the emblem of this possibility. The multiplication of information and technology begun in the mid-nineteenth century ended this possibility and gave birth to what the critic Richard Terdiman has termed the “memory crisis”, that is, the destabilizing experience of a memory experienced as partial and truncated. A parallel can be established between this crisis and the development of the novel in the nineteenth century: the recollection, imperfect by definition, one has of reading a novel overlaps with the memory, equally imperfect, one then starts to have of human knowledge. Based on this hypothesis, we highlight three key moments of this convergence to show how reading fiction accompanies our relation to memory: the Balzacian moment (resistance to forgetting), the turn of the twentieth century (acceptance of forgetting) and the contemporary period (distancing of memory).

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