2012
Cairn
Lydie Ancelot et al., « Aide juridictionnelle et assurance de protection juridique : coexistence ou substitution dans l'accès au droit », Revue française d'économie, ID : 10670/1.vmf0p8
Le poids croissant de l’aide juridictionnelle (AJ) dans le budget de la justice et la volonté de l’Etat de réduire ses dépenses tout en préservant l’accès au droit des justiciables ont conduit le législateur à encourager le développement de l’assurance de protection juridique (PJ). Le recours accru à un mode de financement privé de l’accès au droit pose deux questions distinctes. La première consiste à se demander si la PJ peut jouer un rôle identique à celui que joue l’AJ pour les plus démunis, en permettant l’accès au droit de ceux dont les revenus dépassent les plafonds d’octroi de l’AJ. La seconde est celle de l’accès au droit des plus démunis dans un Etat de droit budgétairement contraint. Il s’agit alors d’évaluer les conséquences de la substitution d’un financement privé de l’accès au droit fondé sur l’assurance, à un financement public fondé sur la solidarité. L’économie du droit permet d’apporter des éléments de réponse à ces deux questions. La coexistence de l’AJ et de la PJ est analysée sur la base de la littérature existante qui permet d’anticiper les effets, sur le mode de résolution des conflits, d’un transfert du risque juridique du justiciable respectivement vers l’Etat ou vers son assureur. Les conséquences d’une substitution de la PJ à l’AJ sont étudiées de manière plus formalisée, à travers la construction d’un modèle original permettant de déterminer ses conséquences sur le bien-être des justiciables les plus démunis et sur le mode de résolution des conflits.