Traumatisme et nostalgie pendant la transition démocratique. L’exemple de la République de Croatie

Résumé Fr En

Le présent article porte sur la chute et les conséquences du système totalitaire, fondé sur de grandes différences idéologiques et nationales parmi les républiques de l’ancienne Yougoslavie. L’escalade de ces différences figure parmi les causes des guerres du début des années 1990 sur le territoire de l’ex-Yougoslavie. Les nouvelles entités sont issues de la chute de l’ancien système socialiste, c’est-à-dire ce sont les nouveaux États souverains qui doivent réaliser une transition du totalitarisme vers la démocratie et le capitalisme promis. Ces jeunes États sont confrontés aux deux problèmes importants du processus de transition : le traumatisme et la nostalgie qui l’accompagnent et qui devraient être surmontés et conciliés. Les victimes de l’ancien système totalitaire sont touchées par le traumatisme, et les victimes du nouveau système sont touchées par la nostalgie. Les élites politiques et scientifiques assument une importante responsabilité, puisqu’elles ont assumé la responsabilité d’établir et d’assurer le bien-être sociétal dans des États émergents. Des problèmes surviennent lorsque les élites indiquées n’effectuent pas leur tâche de servir les citoyens, mais elles s’éloignent de leurs citoyens d’une manière élitiste, ce qui se traduit par une déception profonde du système et par le fait que le « petit homme » se replie sur lui-même. La déception du système entraîne certains indicateurs qui peuvent être observés à travers l’abstention dans les bureaux de votes, l’indifférence et le mépris pour les politiciens et les partis politiques, l’émigration de la population vers les pays de l’UE stables et démocratiques, comme dans le cas de la République de Croatie. En analysant le traumatisme et la nostalgie, nous allons tenter de répondre à la question suivante : est-ce qu’un citoyen croate, libéré du traumatisme du passé et de la nostalgie du temps passé, peut évoluer et créer, être satisfait, se sentir complet et être un membre productif de la société ?

In this paper, we will write about the decline and consequences of a totalitarian system based on significant ideological and national differences between the republics of the former Yugoslavia. The escalation of these differences is one of the causes of the wars fought in the early 1990s in the former Yugoslavia. With the fall of the old socialist system, new entities are emerging, that is, new sovereign states that need to make the transition from totalitarianism to the promised democracy and capitalism. In the process of transition, these young states face two critical problems ; the trauma and nostalgia that accompany it and which should ultimately outgrow and reconcile. The victims of the former totalitarian system are affected by the trauma and the victims of the new system by nostalgia. Political and scientific elites bear a great responsibility, as they have taken on the responsibility of systematizing and ensuring social welfare in the newly formed states. However, problems arise when these elites do not fulfil their task of serving the citizens. Still, elitistically separate themselves from their citizens, which results in deep disappointment in the system and turning the little man to himself. Disappointment in the system brings with it, specific indicators that we can see through : not going out to vote, indifference and contempt for politicians and political parties, emigration to stable and democratic EU countries, as we will see in the work on the example of the Republic of Croatia. In this paper, we will try to answer the question through the analysis of trauma and nostalgia : Can a Croatian citizen free from the traumas of the past and nostalgia, develop and create and be a satisfied, fulfilled and productive member of society ?