Géopolitique de la transition énergétique

Résumé Fr En

Si la 21e Conférence sur le Climat de 2015 s’est terminée par un « accord cadre » approuvé à l’unanimité, l’accord est contraignant politiquement mais non juridiquement. Cette prise de conscience collective ne doit pas faire oublier que la transition énergétique se heurte à une hétérogénéité de situations historiques, économiques et géographiques et qu’elle ne repose pas sur le seul objectif environnemental mais aussi sur trois autres piliers : sociétal, politique et économique. Un prix élevé du baril signifie croissance pour les Russes mais stagnation ou récession pour les Européens. Quand l’économie américaine développe ses gaz de schiste et provoque l’effondrement du cours du charbon, ce dernier est absorbé par les pays européens les plus avancés en renouvelables au mépris de la réduction de leurs émissions. Les pays riches dont la croissance est en berne pourront-ils financer au nom du passé la future transition de pays émergents en pleine croissance ? De plus, si un ordre mondial de l’énergie s’avère chimérique, il est tout aussi naïf de croire en la loyauté des États nations. Aussi est-ce dans la construction de Confédérations régionales gérant de façon rationnelle leur destin énergétique que se trouve l’issue d’une transition réussie. À ce titre, la transition doit être traitée et ressentie comme une évolution volontaire et non comme une révolution subie.

The 2015 United Nations Climate Change Conference ended with a unanimously-approved “framework agreement” that is politically – but not legally – binding. This collective awareness shall not obscure the fact that the energy transition faces a wide variety of historical, economic and geographical situations ; and that it is not only based on an environmental goal, but also on three other pillars : societal, political and economic. High oil prices mean growth for the Russians but stagnation or recession for Europeans. When the United States produce shale gas and cause the collapse of coal prices, coal is absorbed by the most advanced European countries in renewable energy in disregard of their reduced emissions. Can rich countries, that growth is at half mast, fund the eventual transition of fast-growing emerging countries in the name of the past ? Besides, if a global energy order sounds idealistic, it is equally naive to believe in the loyalty of the Nation-States. Only by creating regional confederations that rationally shape their energy destiny will a successful transition be achieved. As such, the transition should be treated and seen as a deliberate evolution and not as an incurred revolution.

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