2017
Cairn
Philippe Charlez, « Géopolitique de la transition énergétique », Géoéconomie, ID : 10670/1.vsvrsz
Si la 21e Conférence sur le Climat de 2015 s’est terminée par un « accord cadre » approuvé à l’unanimité, l’accord est contraignant politiquement mais non juridiquement. Cette prise de conscience collective ne doit pas faire oublier que la transition énergétique se heurte à une hétérogénéité de situations historiques, économiques et géographiques et qu’elle ne repose pas sur le seul objectif environnemental mais aussi sur trois autres piliers : sociétal, politique et économique. Un prix élevé du baril signifie croissance pour les Russes mais stagnation ou récession pour les Européens. Quand l’économie américaine développe ses gaz de schiste et provoque l’effondrement du cours du charbon, ce dernier est absorbé par les pays européens les plus avancés en renouvelables au mépris de la réduction de leurs émissions. Les pays riches dont la croissance est en berne pourront-ils financer au nom du passé la future transition de pays émergents en pleine croissance ? De plus, si un ordre mondial de l’énergie s’avère chimérique, il est tout aussi naïf de croire en la loyauté des États nations. Aussi est-ce dans la construction de Confédérations régionales gérant de façon rationnelle leur destin énergétique que se trouve l’issue d’une transition réussie. À ce titre, la transition doit être traitée et ressentie comme une évolution volontaire et non comme une révolution subie.