2007
Cairn
Paul Gradvohl, « L'opposition de droite contre les réformes », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.vve15a
Que peut faire un gouvernement, réputé de gauche, acculé, vu l’état des finances publiques et les injonctions du FMI et de Bruxelles, à des réformes et à des mesures d’austérité lourdes de conséquences sociales ? Et ce, face à une opposition de droite, menée par V. Orban et son parti, la FIDESz, qui les dénonce, de même que le libéralisme, les partisans de la gauche étant assimilés à des traîtres à la nation hongroise. Le Premier ministre, F. Gyurscany, a pourtant entamé un deuxième mandat, après que son parti eut gagné les élections en avril 2006. Mais il est vrai que cette victoire fut entachée quand il a reconnu avoir menti délibérément sur le véritable état des finances publiques... Une voie royale était alors ouverte à l’opposition pour demander sa démission, sur fond de mécontentement populaire à l’égard des mesures d’austérité déjà prises ou à venir. A l’automne 2006, et alors que l’opposition gagnait en octobre les élections municipales, des milliers de manifestants descendirent dans la rue, rejoints par des groupes extrémistes xénophobes, ultranationalistes et violents. La menace d’une Hongrie coupée en deux amena pour la première fois le chef de l’Etat à intervenir pour appeler à l’apaisement. La FIDESz s’est depuis, engagée dans une guerre de tranchées, multipliant les recours contre les mesures du gouvernement, notamment dans la santé et l’éducation, et bien décidée à obtenir l’organisation de référendums au premier semestre 2008, toujours dans l’espoir d’obtenir le départ du Premier ministre. Mais pour mener ensuite quelle politique ?