« J’ai perdu une partie de moi-même ». Résonance douloureuse d’un cas d’algodystrophie

Résumé Fr En

L’approche psychanalytique dans un service de médecine permet d’accueillir la parole du sujet qui souffre dans son corps. Cette clinique du récit est le pari clinique tenu, à l’heure où la technique et les méthodes d’évaluation ont envahi l’hôpital et les structures de soins. Cet article témoigne du cheminement d’une femme atteinte d’algies chroniques s’inscrivant dans le cadre d’une algodystrophie, survenue dans un contexte multitraumatique. Nous interrogerons les interactions entre douleur et traumatisme, ce qui révélera un deuil enkysté. Cet enchevêtrement illustre la nécessité de décaler le phénomène de la douleur de sa seule organicité, pour laisser une place à ses résonances signifiantes. La douleur devient alors la douleur du particulier, celle du sujet, ce qui n’est pas sans effets psychothérapeutiques.

The psychoanalytical approach in a medical department allows to welcome the words of the subject who suffers in his body. This narrative clinic is the clinical bet taken up at a time when the technique and methods of evaluation have invaded the hospital and care structures. This article describes the journey of a woman suffering from chronic algia as part of an algodystrophy which occurred in a multi-traumatic context. We will examine the interactions between pain and trauma, revealing an encysty mourning. This entanglement illustrates the need to shift the phenomenon of pain from its organicity to leave space for its significant resonances. Then, the pain becomes individual’s pain, the one from the subject, which is not without psychotherapeutic effects.