Maryline Crivello, professeure des universités-PR1, directrice exécutive de la Fondation A*Midex et coordinatrice des Pôles de Recherches Interdisciplinaires et Intersectoriels (PR2I) de l’université d'Aix-Marseille revient sur son parcours universitaire et professionnel

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Maryline Crivello, est interrogée par Anne-Marie Granet-Abisset et Véronique Ginouvès sur son parcours universitaire et professionnel dans le cadre de l'ANR Histinéraires. Tout d’abord, sollicitée sur l’origine de son goût pour l’histoire et l’audiovisuel, elle met en avant deux faits, d’une part les histoires que racontait son grand-père espagnol sur son passé de migrant, d’autre part l’importance de la télévision comme ouverture sur le monde pour son père. Elle se souvient cependant avoir eu plus d’attirance pour l’anthropologie au moment de choisir un cursus universitaire. Au début des années 1980, cette voie n’étant possible qu’en licence, elle décide alors de se tourner vers l’histoire. A l'Université de Provence (qui deviendra AMU en 2012), elle suit les cours de Philippe Joutard dont la vision innovante de la discipline la marquera pour toujours. La télévision entre dans son parcours d'historienne par une convention entre l’université de Provence et l’Institut national de l'audiovisuel (Ina) dont la délégation Ina-Méditerranée ouvre, à Marseille, ses archives au travail des chercheurs. Maryline Crivello se lance alors dans une recherche pour sa maîtrise sur la représentation de l’histoire à la télévision. Ce travail l’amène à rencontrer de nombreux sociologues et anthropologues. Après sa réussite au Capes d’histoire-géographie, elle est mutée à Creil. Elle garde un bon souvenir de cette période où elle rencontre des enseignants passionnés de pédagogie et pendant laquelle elle est amenée à innover pour susciter l’intérêt des élèves. Parallèlement elle choisit de faire un DEA qui a pour objet l’inventaire des archives télévisuelles sur la révolution française. Après deux ans d’enseignement, Maryline Crivello prend une année de convenance personnelle pour passer l’agrégation d’histoire. Puis, inscrite en thèse, elle travaille sur la mémoire de la Révolution française des années 1950 au Bicentenaire de 1989. Elle obtient ensuite un poste d’attachée temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) à l’université et soutient en 1993 sa thèse “Quand le petit écran fait sa Révolution – Les représentations télévisuelles de la Révolution française de la RDF au Bicentenaire (1950-1993)" (http://www.theses.fr/1993AIX10005). Dans le cadre du Bicentenaire, elle participe à des colloques et partage son temps entre Paris à l’Institut d'Histoire du Temps Présent (IHTP) où elle s’investit dans l’histoire orale et à Aix où elle s’épanouit dans le travail interdisciplinaire. Lorsqu'un poste de maître de conférences à l'université d'Aix-Marseille est ouvert sur la thématique histoire et image, elle y est recrutée en 1994, en histoire moderne. Quelques années plus tard, elle prend la tête du service commun de l’audiovisuel de l'université. Elle organise des rencontres avec des réalisateurs, crée une salle multimédia à l’université, monte des modules de formation continue dans l’audiovisuel. Quand la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) est créée en 1997, Robert Ilbert lui propose de créer un pôle image et son. C'est en 2008 qu'elle soutient son habilitation à diriger des recherches sur “ Mémoire, Médias, Méditerranée. La Geste des temps. Les reconstitutions historiques, pratiques sociales et imaginaire du passé – France XVIIIe XXIe siècles.” Dès lors, l’historienne obtient un poste de professeure sur l’histoire des représentations en histoire. Elle ne cesse pas de collaborer avec l'Ina avec qui elle participe au programme européen MedMem et à plusieurs projets éditoriaux mettant en avant les archives télévisées. Puis en 2011, elle est amenée à prendre la direction de l'UMR TELEMME, avec Laure Verdon comme directrice adjointe. Elle publie en 2016, en collaboration, le Dictionnaire de la Méditerranée. Maryline Crivello, au vu de son expérience, conclut en soulignant que les grandes questions de l’humanité peuvent être partagées dans toutes les disciplines et que "le chemin se fait en marchant", son grand-père lui ayant appris à avoir confiance en l’avenir.