2016
Cairn
Samuel Bouron, « Formation des journalistes et déstabilisation du modèle salarial », La Pensée, ID : 10670/1.w5sp6h
La formation des journalistes s’effectuait auparavant « sur le tas ». Puis des diplômes se sont multipliés dans un contexte de massification de l’enseignement supérieur, si bien que le passage par une école est devenu la norme pour entrer dans la profession. Cette inflation du nombre de diplômes a entraîné une forte concurrence entre les établissements, les conduisant à s’ajuster toujours davantage aux logiques d’employabilité et aux attentes des entreprises de presse. Plutôt qu’une protection favorisant une relative autonomie professionnelle, le développement d’un marché des écoles de journalisme a participé à précariser le métier et à brouiller les frontières entre le journalisme et la communication. Autrement dit, la scolarisation de la profession a favorisé la mainmise du patronat sur la définition des postes de travail.