2019
Cairn
Polly Dickson, « « The loosest sketch in nature… » : Balzac, Sterne, et l’esquisse littéraire », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.w7l6sa
Tandis que l’art visuel anglais joue un rôle mineur dans La Comédie humaine, le romancier Laurence Sterne, dont l’influence sur Balzac est bien reconnue, est le médiateur de plusieurs des réflexions et des gestes visuels de Balzac. Se construisant sur la base d’une critique qui engage les représentations de l’art visuel de ces deux auteurs, cet essai invite à mettre la visualité balzacienne en dialogue avec un phénomène tout à fait Sternien : « l’esquisse » littéraire. Le genre de l’esquisse, qui était prééminent dans le romantisme anglais, informe la rhétorique picturale de Laurence Sterne dans Tristram Shandy, et de ses portraits de personnages, qui se caractérisent souvent par son inachèvement et par un appel au lecteur à participer à sa visualisation. Au cours d’une analyse de passages tirés de La Peau de chagrin, cet essai démontre que la rhétoricité de l’esquisse, par laquelle le narrateur se distancie de la page, trouve une place également significative dans le répertoire d’effets visuels engagés par Balzac.