2006
Cairn
Lionel Souchet et al., « Influence sociale selon le statut numérique et l'appartenance sociale de la source : auto-catégorisation et élaboration du conflit », Revue internationale de psychologie sociale, ID : 10670/1.wadz6w
Si les théories de l’élaboration du conflit (Pérez & Mugny, 1993) et de l’auto-catégorisation (Turner et al., 1987) s’accordent sur le fait que l’influence manifeste serait l’apanage des majorités endogroupes, elles émettent en revanche des hypothèses alternatives à propos de l’influence latente. En effet, une telle influence serait pour la première le fait des minorités exogroupes, et pour la seconde, celui des minorités endogroupes. On a confronté ces hypothèses alternatives dans une recherche qui manipulait le statut numérique ainsi que l’appartenance sociale de la source d’influence. En l’occurrence, les cibles étaient exposées à une majorité versus une minorité, soit de même sexe qu’elles (source endogroupe), soit de sexe opposé (source exogroupe). Il apparaît qu’au niveau manifeste, seule la majorité endogroupe induit du suivisme auprès des hommes, alors que chez les femmes, un tel suivisme prend place aussi bien face à la majorité exogroupe qu’endogroupe. Au niveau latent, seule la minorité exogroupe induit de l’influence auprès des femmes, alors que chez les hommes, une telle influence intervient aussi bien face à la minorité endogroupe qu’exogroupe. Ces deux théories ne peuvent expliquer que partiellement cet ensemble de résultats dont on propose une interprétation en termes de rapports de domination entre la source d’influence et les cibles.