Le « livre de Madame Jaffé » Ma vie de C.G. Jung : remémoration, légitimation, monumentalisation

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Le récit de vie, tel qu’il se présente dans la tradition, apparaît soit comme un discours de dévoilement, soit comme un discours de mystification : le sujet autobiographique se libère du passé en lui donnant forme et contour, et en masquant plus ou moins délibérément, parfois par simple omission, ce qui apparaît comme ne pouvant être assumé. L’article propose une lecture du récit de vie de Jung (Ma vie, 1961) en privilégiant la question des finalités et de l’intentionnalité de l’écriture, celles du sujet autobiographique Jung mêlées à celles de la rédactrice Aniéla Jaffé, intentionnalité complexe, voire contradictoire, qui vise à la fois la légitimation et la justification, et l’expression la plus radicale des thèses de l’œuvre de Jung.

Traditional narratives of life appear either as a discourse of unveiling or as a discourse of mystification : the autobiographical subject breaks free from the past by giving it a shape and a boundary in discourse, and by hiding, sometimes deliberately, the unbearable or the shameful, if only by omission. This article offers a reading of Jung’s biography (Memories, Dreams, Reflections, 1961) informed primarily by the question of the purpose and intentionality of writing, with an eye to how the autobiographical subject’s purposes may have competed or collided with editor Aniéla Jaffé’s, producing a complex web of intentionality seeking legitimacy and justification on the one hand, and a forum for a radical view of the tenets of Jung’s work on the other.

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