2019
Cairn
Hannah Voegele, « Precarious Borders: Frames of (Im)migration and the Potentiality of Affect », Raisons politiques, ID : 10670/1.wbrald
Dans cet article, j’avance l’hypothèse selon laquelle le fait de considérer les migrant·e·s comme des menaces pour la vie occidentale (européenne) a accru la précarité des réfugié·e·s et des migrant·e·s et exacerbé les politiques de peur et de haine de la droite, qui affectent également de manière dramatique les Européen·ne·s non blanc·he·s. Pour ce faire, je m’appuie sur la théorie de la précarité de Judith Butler. Sa riche théorie aide à comprendre et à critiquer les processus affectifs en jeu. Pourtant, lorsqu’il s’agit de promouvoir une politique émancipatrice, il est nécessaire d’évaluer d’un oeil critique le caractère central de son approche éthique de l’égalité dans le deuil. Comme l’illustre le contexte migratoire européen, il est impératif de tenir compte des spécificités historiques et structurelles sur lesquelles s’appuie cette politique des affects. Prenant au sérieux la potentialité politique de la sensibilité du sujet tout autant que celle de l’organisation collective, je souligne finalement la nécessité de mobiliser les affects de manière productive, soit de manière à soutenir un changement social radical.