Sortir de l’usine pour mieux s’y imposer ? : La résistible affirmation du leadership de militantes syndicales dans une entreprise d’électronique (1968-2018)

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2021

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Pierre Rouxel, « Sortir de l’usine pour mieux s’y imposer ? : La résistible affirmation du leadership de militantes syndicales dans une entreprise d’électronique (1968-2018) », Politix, ID : 10670/1.wed8nd


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Cet article analyse les effets de la diffusion d’une « grammaire paritaire » dans les organisations syndicales sur l’agencement des rapports sociaux de sexe au niveau de collectifs militants locaux. À partir de l’étude des recompositions d’un syndicat CGT dans une entreprise d’électronique regroupant une part croissante de femmes qualifiées au fil des dernières décennies, il met en évidence les redéfinitions partielles de la division sexuée du travail militant occasionnées par la participation accrue des femmes aux activités des appareils syndicaux. Vecteur de stabilisation des carrières militantes, l’accès à des responsabilités organisationnelles longtemps réservées aux hommes constitue pour certaines femmes le socle d’une capacité renforcée à mettre en débat les stratégies et les priorités d’action et de revendication du syndicat. Partie intégrante du leadership syndical masculin jusqu’aux années 2000, la position d’interface entre l’entreprise et les réseaux de l’organisation est néanmoins l’objet de controverses renouvelées dans un contexte de fragilisation et d’institutionnalisation du syndicalisme. Cette étude de la féminisation syndicale « par le bas » met ainsi en lumière la variabilité des ressources militantes légitimes qui assure la reproduction dans le temps d’un monopole des hommes dans l’accès aux positions dirigeantes.

This article analyzes the consequences of the diffusion of the cause of women’s representation within trade unions on the gender relations of grassroots activist groups. Based on a study of the recomposition of a CGT union in an electronics company since 1968, it highlights the partial redefinition of the sexual division of labor fostered by the increased participation of women in the activities of the union apparatus. As a vector for stabilizing activist careers, access to organizational responsibilities long reserved for men constitutes for some women the basis for a strengthened capacity to debate the union’s strategies and demands. Part of male trade union leadership until the 2000s, the position of interface between the company and the organization’s networks is nevertheless being disputed in a context of weakening and institutionalization of trade unionism. This study of trade union feminization “from below” thus highlights the variability of legitimate activist resources which ensures the reproduction over time of a male monopoly on access to leading positions.

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