Crises, urgences et hospitalisations en pédopsychiatrie au temps de l’épidémie de la COVID-19

Résumé 0

Un clinicien qui reçoit un mineur dans un service d’urgences pour un motif psychiatrique doit évaluer concomitamment la gravité du symptôme, la subjectivité de la souffrance et la demande de soin, l’inquiétude de l’entourage et la capacité à contenir le symptôme. Une venue aux urgences raconte légitimement une « crise », sans nécessairement répondre à une urgence au sens médical du terme. Depuis plusieurs années, le taux de recours aux urgences augmente régulièrement, disant l’intensité de la souffrance psychique de la population et les insuffisances du système de soins… La pandémie de COVID-19 avait fait craindre une déstabilisation psychique massive chez les mineurs, fussent-ils suivis préalablement ou non, en écho à la désorganisation du système de soin. Cela avait obligé l’unité d’hospitalisation psychiatrique pour adolescents de l’hôpital Robert Ballanger, à Aulnay-sous-bois (93), à formaliser les processus d’admission et les soins. Nous allons présenter ces modalités de soins après avoir repris quelques éléments théoriques et statistiques au sujet des urgences et crises en pédopsychiatrie. Mais il s’est avéré que la « vague psychiatrique » n’a pas eu lieu en parallèle à la vague « infectieuse », mais nous sommes aujourd’hui au cœur de la tourmente, constatant les effets différés de la pandémie de COVID-19.