2005
Cairn
Christine Peltre, « Les «géographies» de l'art: physionomies, races et mythes dans la peinture «ethnographique» », Romantisme, ID : 10670/1.wndgci
Comme le sculpteur Charles Cordier, à qui fut en 2004 consacrée une exposition au Musée d’Orsay, Théodore Valerio (1819-1879) appartient à une génération d’artistes qui a tenté, par sa description des races, de faire œuvre anthropologique. L’occasion lui en a été fournie par des voyages en Europe centrale entre 1851 et 1854 dont il a rapporté aquarelles et dessins ainsi qu’un texte publié en 1858 dans L’artiste, intitulé «Essais ethnographiques sur les populations hongroises». La démarche de Valerio s’inscrit dans le contexte de la recherche géographique de la «physionomie», à laquelle l’encourage le savant Alexandre de Humboldt. Par la technique et par l’esprit, ces portefeuilles ethnographiques, présentés à l’Exposition universelle de 1855, se rattachent aux systèmes raciologiques contemporains. Ils sont cependant aussi inspirés par des enjeux esthétiques et par la quête identitaire des artistes au xixe siècle, associant volontiers leur « race» à celle de l’autre, ailleurs.