La délégitimation de la violence contestataire : une étude des émeutes de 2005, de la Manif pour tous et de la Loi Travail

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20 juin 2018

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Political violence Protest violence Process of (de)legitimization Social discourse analysis Semantic Lexicometric analysis Categorization Violence politique Violence protestataire Processus de (dé)légitimation Analyse du discours social Sémantique Lexicométrie Catégorisation


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Pierre Chartier, « La délégitimation de la violence contestataire : une étude des émeutes de 2005, de la Manif pour tous et de la Loi Travail », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.wnki86


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Résumé En Fr

Political violence is a category that includes a significant number of different forms of violence. One of them is called protest violence, aimed at power or those who hold it. Our intention here is to demonstrate that such violence has been delegitimized, on the basis of an analysis of social discourse regarding events that took place in France, such as the 2005 riots, La Manif pour Tous (The Protest for everyone) and French employment law. Our aim is thus to study temporal persistence, semantic and lexical relations between different lexemes, as well as the process of delegitimization of different groups of protesters (labelled “suburban youth”, “right-wing families” or “left-wing trade-union youth.”) This study shows that the perception of what is – or is not – violent varies according to the context, but especially according to who produces the discourse. We have observed that in spite of the systematic assertion of a lack of meaning and political message diagnosed by the media, the importance of such events in the collective memory of the linguistic community seems to prove the opposite. Finally, the delegitimization of protest violence, and thus of its instigators, by criminalizing them or comparing them to terrorists, illustrates a confiscation of legitimate violence by the authorities, who must delegitimize all other kinds of violence in order to assert their power.

La violence politique est une catégorie rassemblant un nombre important de violences différentes. Parmi celles-ci, on trouve ce que nous appelons la violence contestataire, qui concerne les violences de rue visant l’État ou les tenants du pouvoir. Notre propos est ici de démontrer que cette violence est délégitimée, en analysant le discours social au sujet d’événements français que sont les émeutes de 2005, de la Manif pour tous et de la Loi Travail. Ainsi, nous voulons étudier la persistance temporelle, les relations sémantiques et lexicales entre les différents lexèmes, ainsi que les processus de délégitimation sur différents groupes manifestant (étiquetés « jeunes de banlieue », « familles de droite » ou « jeunes et syndicalistes de gauche »). Cette étude montre que les perceptions de ce qui est – ou non – violent varie selon le contexte mais surtout selon les producteurs et productrices du discours. On a pu observer que malgré l’affirmation récurrente dans les médias de l’absence de sens, l’importance de ces événements dans la mémoire collective de la communauté linguistique semble prouver le contraire. Enfin, la délégitimation de la violence contestataire, et par là même de ces auteurs, en les criminalisant ou en les comparant au terrorisme, illustre la confiscation de la violence légitime par les pouvoirs publics qui, en délégitimant toute autre violence, affirme son autorité.

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