2016
Cairn
Richard Flamein, « Mobilités sociales et capitalisme : une approche comparée entre Rouen et Paris (1600-1825) », Annales de Normandie, ID : 10670/1.wov3ra
L’étude systémique des mobilités sociales, croisées aux formes d’accumulation du capital, montre combien faits sociaux et mutations économiques sont liés. Si cela ne constitue guère une surprise, en revanche, l’historiographie ignore encore dans une large mesure la façon dont interagissent les deux phénomènes. Entre 1600 et 1824, les mobilités normandes et parisiennes, à l’intérieur d’une dynastie bien connue, celle des Le Couteulx, servent d’instrument de mesure et d’approche comparative entre les deux villes et montrent combien les dynamiques sociales semblent se différencier, à la fois dans le temps et l’espace, sur le substrat d’usages progressivement diversifiés du capital.La prise en compte de la spécificité locale des mobilités d’Ancien Régime ne plaide guère pour un relativisme des identités et des parcours, mais au contraire pour leur ferme inscription, quasi organique, dans la cohérence des tissus sociaux, économiques, culturels, puis politiques locaux. Loin d’offrir une analyse mécaniste, les processus comparés de mobilité se construisent entre métissage et différenciation des parcours, dans un dosage évolutif du collectif et de l’individuel sur le temps long. Cette première approche propose l’ébauche d’une lecture renouvelée de l’architecture des dynamiques sociales du xviie au xixe siècle.