Mourir à l’hôpital

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1997

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Renée Sebag-Lanoë, « Mourir à l’hôpital », Gérontologie et société, ID : 10670/1.wtt010


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La majorité des Français expriment le désir de mourir à domicile lorsqu’on les interroge dans le cadre de sondages, or, près de 50 % d’entre eux meurent à l’hôpital. Nous assistons depuis près de vingt ans à une diminution progressive du pourcentage de décès à domicile (32,8 % en 1980, 27,2 % en 1994) et à une augmentation du nombre des décès en institutions (établissements hospitaliers, cliniques et maisons de retraite). S’il est vrai que le pourcentage de décès hospitaliers diminue dans les tranches d’âge élevées, il diminue encore de façon très marquée à partir de 89 ans, pour atteindre 35 % chez les centenaires. Il n’en demeure pas moins que c’est en milieu hospitalier que surviennent, aujourd’hui, la majorité des plus de 300 000 décès de personnes âgées de 75 ans et plus. Le pourcentage de décès hospitaliers varie également en fonction du sexe, de l’état matrimonial, de la localisation géographique et de la taille de la commune de résidence.Cette augmentation des décès institutionnels, en général, et des décès hospitaliers, en particulier, trouve certes son origine dans une multitude de facteurs cumulés très probablement irréversibles : l’urbanisation croissante, la nucléarisation de la famille, le travail des femmes, la diminution de la taille des logements, le vieillissement démographique lui-même, la montée de la solitude, la croyance en l’efficacité de la médecine, un certain tabou de la mort, mais aussi les problèmes économiques. Elle n’en constitue pas moins une donnée de santé publique majeure relativement nouvelle, à laquelle l’hôpital doit obligatoirement s’adapter. Tel est le réel défi auquel l’hôpital et ses professionnels se trouvent aujourd’hui confrontés, au moment même où les contraintes budgétaires s’abattent sur l’ensemble du système sanitaire.En particulier, comment l’hôpital va-t-il remplir la mission de soins palliatifs que le législateur lui a officiellement attribuée en 1991 ? Les services de gérontologie peuvent, certainement, jouer un grand rôle dans l’amélioration des conditions de la mort des personnes âgées à l’hôpital… si on leur en donne les moyens. Mais ils doivent, également, participer à cette réflexion globale qui engage l’avenir des soignés et des soignants.

Although most French people express the wish to die at home when replying to surveys, about 50% die in hospital. Over the past twenty years there has been a steady decrease in the percentage of deaths at home (32.8% in 1980, 27.2% in 1994) and an increase in the number of deaths in institutions (hospitals, clinics, retirement homes, etc.). Whilst it is true that the percentage of hospital deaths is decreasing in the higher age brackets, it is decreasing even more rapidly from over 89 years old dropping to 35% for centenarians. Nevertheless it is still in hospital that most of the 300,000 deaths of people aged 75 and over take place. The percentage of hospital deaths varies in relation to gender, civil status, geographical location and size of town of residence.The reason for the increase in institution deaths in general, and hospital deaths in particular, can be found in a number of cumulated and most probably irreversible factors : growing urbanisation, dispersing of families, working women, smaller accommodation, even demographic ageing, increasing loneliness, the belief in medical performance, death as a tabou and economic problems. The increase remains, however, a major part of public health data to which hospitals must adapt. Such is the true challenge facing hospitals and the medical profession at a time when budgetary constraints are hitting the entire health system. Furthermore how will hospitals fullfil their mission regarding palliative care which legislation conferred on them in 1991 ?Gerontology services can certainly play an important part in improving the conditions of elderly people dying in hospital… if given the means to do so. However they must also reflect on the global lines which involve the future of the patients and their caregivers.

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