Les inégalités de pouvoir au sein des coopératives de femmes au Maroc

Résumé Fr En Es

Cette étude s’appuie sur une enquête qualitative réalisée auprès d’une quarantaine de femmes membres d’une dizaine de coopératives au Maroc. À partir d’une perspective sociologique, l’auteur analyse la régression de l’esprit solidaire au sein des coopératives féminines et montre comment les tensions entre esprit coopératif et utilitarisme peuvent influer sur le partage du pouvoir. Confrontées à la pression du marché, les coopératives sont amenées à choisir des dirigeantes disposant d’un capital culturel, relationnel et économique qui facilite le développement de leurs compétences. Puis l’investissement de ces dirigeantes et les efforts qu’elles déploient pour gérer la coopérative tendent à légitimer le renforcement de leur pouvoir au sein de la structure et à servir leur intérêt personnel plutôt que l’intérêt collectif.

This article is based on a qualitative study of about forty female members of ten cooperatives in Morocco. The author takes a sociological perspective in analyzing how the spirit of solidarity within female cooperatives has declined and shows how the tensions between cooperative spirit and utilitarianism can influence power-sharing. Market pressures lead cooperatives to select leaders who have the cultural, relational, and economic capital that facilitates skill development. The investment these leaders make in the cooperative, as well as their efforts to manage it, tend to legitimize the ways they reinforce their power in the cooperative and serve their own interests rather than those of the collective.

Este estudio se basa en una investigación cualitativa que se realizó entre unas cuarenta mujeres miembros de una decena de cooperativas en Marruecos. A partir de una perspectiva sociológica, el autor analiza la regresión del espíritu solidario dentro de las cooperativas femeninas y muestra como las tensiones entre el espíritu cooperativo y el utilitarismo pueden influir en la distribución del poder. Confrontadas a la presión del mercado, las cooperativas tienen que elegir mujeres líderes que detienen un capital cultural, relacional y económico facilitando el desarrollo de sus competencias. A continuación, la inversión personal de estas mujeres líderes y sus esfuerzos para gestionar la cooperativa tienden a legitimar el fortalecimiento de su poder dentro de la estructura y a servir su propio interés más bien que el interés colectivo.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en