2016
Cairn
Michel Imbert, « Le Dernier des Mohicans ou le ré-enchantement des signes », Études anglaises, ID : 10670/1.wzlxtd
Le roman de James Fenimore Cooper relate la dissémination d’une « nation » indienne jusqu’à son extinction finale mais cette disparition est également le signe annonciateur de l’instauration d’un État-nation fédérateur. La mort et renaissance d’une communauté a partie liée avec la confusion des langues ou la corruption du langage. L’éloquence légendaire des Iroquois qui léguèrent aux États-Unis un modèle de républicanisme reposait en fait sur la rhétorique de passions par nature barbares. L’éclaireur surnommé Hawkeye a hérité des Mohicans l’art de déchiffrer d’autres langages, celui des signes non écrits de la nature qui sont la signature de la nation à venir. Malgré les guerres fratricides en germe dans les conflits linguistiques, cette épopée aux accents élégiaques se clôt sur des chants funèbres et une scène de communion fraternelle.