Mémoires mortes ou vives : Transmission de la parenté chez les migrants

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2007

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Frédérique Fogel, « Mémoires mortes ou vives : Transmission de la parenté chez les migrants », Ethnologie française, ID : 10670/1.x0apcw


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Partant du constat que toute migration entraîne des ruptures familiales et mémorielles, cet article interroge les relations entre parenté et mémoire dans le contexte migratoire particulier des déplacements circulaires entre l’Afrique et la France. Pour les adultes-parents comme pour leurs enfants, et quel que soit leur lieu de naissance, « parler famille » signifie « parler migration ». La différence tient au rapport au temps de chaque génération. La mémoire des premiers est celle de leur enfance, du lignage, de la filiation : c’est une mémoire « morte », figée dans le passé. La mémoire des seconds est « vive » car elle décrit les relations actuelles entre les personnes présentes en y intégrant les personnes de passage. En l’absence d’une transmission directe, la circulation migratoire permet la connaissance et la pratique des liens de parenté, donc cette construction mémorielle qui fonde la continuité de la filiation.

Since all migration involves memory and family breaks, this paper deals with the relationships between kinship and memory in the circular migrations between Africa and France. For the parents, and their children, discussing kinship means discussing migration, wherever they were born. Difference dwells with the time relationship of each generation. Parents’ memory is that of childhood, lineage, filiation : it is « dead », curdled. Children’s memory is « live », integrating both those present and those who are temporarily here. Without direct transmission migratory circulation helps build a memory on which continuity of filiation rests.

ZusammenfassungAusgehend von der Feststellung das jede Migration den Bruch mit den familiären Beziehungen wie auch mit den Erinnerungen bedeutet, beschäftigt sich dieser Artikel mit Eltern und ihren Erinnerungen in Bezug auf die zwischen Afrika und Frankreich stattfindenden Migrationsbewegungen. Für die Erwachsenen – die Eltern – wie auch für ihre Kinder ist ein Gespräch über die eigene Familie gleichzusetzen mit einem Gespräch über Migration. Der Unterschied zwischen beiden ist lediglich der zeitliche Bezugsrahmen der jeweiligen Generation. Die Erinnerung der Eltern ist die ihrer Kindheit, Abstammung und Herkunft : eine « tote » Erinnerung, die in der Vergangenheit verankert ist. Die Erinnerung der Kinder ist « lebendig » denn sie beschreibt derzeitige Beziehungen zwischen Personen ; dabei bindet sie auch Personen aus Übergangssituationen mit in die Erinnerung ein. Durch das Fehlen einer direkten Übertragung der « toten » Erinnerungen, ergeben sich aus der « lebendigen » Migrationsbewegung Kenntnisse über Familiengeschichten und ihre Erinnerungen, die eine Kontinuität der Ahnenforschung ermöglichen.

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