2018
Cairn
Marion Labourey, « La confrontation des romans magico-réalistes caribéens avec le réalisme des canons littéraires occidentaux : vers l’élaboration d’un autre réalisme ? », Revue de littérature comparée, ID : 10670/1.x3ya5n
Dans les pays anciennement colonisés de la Caraïbe, c’est régulièrement dans la littérature que s’exprime la recherche de l’autonomie, et la définition d’une identité qui lui est indissociable : les littératures caribéennes s’opposent donc souvent aux canons occidentaux. D’un bout à l’autre de la seconde moitié du XXe siècle, Alejo Carpentier dans El reino de este mundo et Maryse Condé dans Moi, Tituba sorcière… s’opposent au réalisme essentiel, à ces canons, en instaurant dans leurs récits une esthétique magico-réaliste. La confrontation de ces deux récits nous montrera qu’elle est d’une part une forme de résistance littéraire, car elle donne lieu à une représentation réaliste particulière, indissociable de l’aire géographique que les auteurs se donnent pour objet, et qu’elle permet donc d’autre part une représentation plus authentique du réel passé du continent américain. On pourra dès lors se demander si cette esthétique ne contribue pas à la structuration d’un champ littéraire caribéen autonome au cours du XXe siècle.