21 septembre 2019
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Rocio Munguia Aguilar, « Encres métisses, voix marronnes : mémoires d'esclaves noires dans le roman antillais francophone et le roman latino-américain hispanophone », Theses.fr, ID : 10670/1.x6xdt7
Les années 1990 voient apparaître, dans l’espace français et latino-américain, des revendications mémorielles autour du traumatisme historique de la traite négrière et de l’esclavage. Ces réévaluations du passé ont dévoilé en effet des enjeux et des rapports de force, actualisés dans l’institution des « régimes mémoriels » dans ces espaces, mais aussi dans des fictions contemporaines attachées à révéler la voix des absent.e.s de l’histoire et de leurs descendant.e.s. Parmi ces productions, nous remarquons la convergence d’un certain nombre de thématiques et de pratiques romanesques chez des romancières issues des Antilles françaises et de l’Amérique latine continentale. Dans une approche comparatiste et interdisciplinaire, nous mettons en regard six récits antillais et latino-américains, écrits par des femmes, qui accordent une place de choix à l’expérience féminine de l’esclave. Outre l’analyse des dynamiques qui lient histoire et fiction dans ces textes, et de la manière dont ces derniers contribuent à ouvrir la voie à une redéfinition de l’histoirE (herstory), notre travail suggère l’émergence d’une poétique mémorielle de l’esclavage – translinguistique et transnationale – conjuguée au féminin, tout en montrant les potentialités d’associer textes et terrains.