2021
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Renaissance and Reformation ; vol. 44 no. 2 (2021)
©, 2021Canadian Society for Renaissance Studies / Société canadienne d'études de la Renaissance; Pacific Northwest Renaissance Society; Toronto Renaissance and Reformation Colloquium; Victoria University Centre for Renaissance and Reformation Studies
Alexandra Logue, « “Saucy Stink”: Smells, Sanitation, and Conflict in Early Modern London », Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, ID : 10.33137/rr.v44i2.37521
Cet article examine les délits olfactifs dans la ville de Londres de la première modernité. Il explore la gestion que faisaient les habitants des pratiques engendrant de mauvaises odeurs, en se concentrant sur les désagréments courants découlant de pratiques domestiques quotidiennes comme la lessive et la gestion des déchets. Des cordes à linge étaient suspendues entre les logements, les ménages jetaient leurs déchets de cuisine dans des caniveaux débordant d’ordures, et des toilettes communes puantes servaient tout un voisinage. Le climat saisonnier intensifiait la mauvaise qualité de l’air de la ville et l’eau de pluie charriait les déchets dans les rivières urbaines. Au début du XVIIe siècle, une prise de conscience de l’incidence de la qualité de l’air sur les conditions de santé coïncida avec d’importants changements démographiques dans la ville. L’insalubrité de l’air était intrinsèquement liée à une augmentation des flux migratoires, à la présence de quartiers surpeuplés et à la propagation des maladies. L’amélioration de la qualité de l’air de la ville devint une préoccupation plus pressante pour les Londoniens, les autorités civiques et les premiers monarques de la dynastie des Stuart, qui déployèrent une série de stratégies d’assainissement pour remédier à la situation. La croissance de Londres à cette période s’accompagna d’un intérêt accru pour le bien-être de ses habitants et pour les logements qu’ils occupaient.