Mobilisation de la violence armée dans la sécurisation foncière : Cas de la plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu en République démocratique du Congo

Résumé Fr En Es

Cet article analyse le phénomène de la sécurisation foncière par la violence armée au moment de l’éclatement des conflits fonciers en province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, dans un contexte caractérisé par la déliquescence de l’État congolais. À partir de deux cas de conflits fonciers, cet article révèle que les acteurs locaux recourent souvent aux forces armées nationales, aux groupes armés locaux et/ou aux acteurs eux-mêmes qui se sont armés pour sécuriser leurs terres. De fait, loin de la conception nocive de la violence armée, les stratégies et logiques d’action des acteurs attestent que la violence armée peut être considérée comme une des normes pratiques dans la sécurisation des droits fonciers en milieu coutumier, quelle que soit leur nature.

This article analyzes the phenomenon of land security through armed violence when land conflicts brook out in the province of South Kivu, in the DR Congo, in a context characterized by a deliquescent modern state. Based on two cases of local land conflicts, this article reveals that the actors often resort to the national armed forces or to local armed groups, or that the actors themselves use swords or firearms to secure their land defensively. In fact, beyond the harmful conception of armed violence, the actors' strategies and logics of action attest to the fact that armed violence can be considered as one of the practical norms to secure land rights, whatever their nature, in a customary environment.

Este artículo analiza el fenómeno de la protección del acceso a la tierra a través de la violencia armada con ocasión del estallido de los conflictos de acceso a la tierra en la provincia de Kivud del Sur en la República Democrática del Congo, en un contexto caracterizado por la desintegración del Estado congolés. Este artículo revela, a partir de dos casos de conflictos de acceso a la tierra, que los actores locales recurren, a menudo, a las fuerzas armadas nacionales, a los grupos armados locales y/o son estos propios actores quienes se arman, ellos mismos, para proteger sus tierras. De hecho, lejos de la concepción nociva de la violencia armada, las estrategias y lógicas de acción de los actores muestran que esta violencia puede considerarse como una de las normas prácticas en la protección de los derechos de acceso a la tierra en un contexto consuetudinario, independientemente de la naturaleza de tales derechos.