Ethnologie et littérature. Georges Bataille, lecteur de Lévi-Strauss (Tristes tropiques)

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2021

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Gérard Toffin, « Ethnologie et littérature. Georges Bataille, lecteur de Lévi-Strauss (Tristes tropiques) », Civilisations, ID : 10670/1.xezqzh


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Dans un article publié en 1956 dans la revue Critique, Georges Bataille salue la parution de Tristes tropiques de Lévi-Strauss. Selon lui, le principal mérite de l’ouvrage est de dépasser l’écriture scientifique pour adopter un registre littéraire oscillant entre narration et réflexion. Les questions qui y sont abordées, écrit-il, transcendent l’ethnographie pour s’ouvrir sur l’expérience du terrain qui est une « recherche sans limite » nous mettant personnellement en cause. Bataille relève également dans Tristes tropiques les nombreux passages consacrés à la religion, un domaine pour lui fondamental qui recèle la part fantasmatique de l’être humain. Le présent essai souligne les références opposées des deux auteurs : Bataille s’inscrit dans la littérature, un domaine qu’il décrit comme irréductible, ayant des accointances avec le mal ; malgré la forme hybride de Tristes tropiques et quelques excursus purement littéraires, Lévi-Strauss se situe, lui, avant tout dans la science, un autre métalangage. L’auteur des Larmes d’Eros se montre par ailleurs peu sensible à la confrontation décrite par Lévi-Strauss entre deux civilisations, l’une de dominants, l’autre de dominés, et aux menaces que fait peser la première sur les Indiens d’Amazonie.

In an article published in 1956 in the journal Critique, Georges Bataille praises the publication of Lévi-Strauss’ Tristes tropiques. According to him, the book’s main merit is to go beyond scientific writing and to adopt a literary register combining narration and reflection. He claims that the topics addressed in this book transcend ethnography and open onto in-the-field experience: a “limitless research” that questions ourselves. Bataille also points out in Tristes tropiques the numerous passages devoted to religion, for him a fundamental sphere that reveals the fantastical part of the human being. This essay underlines the two authors’ opposing references: the first situates himself in literature, a realm described by Bataille as irreducible, acquainted with evil; the second, notwithstanding the hybrid form of Tristes tropiques and some purely literary digressions, Levi-Strauss has its roots in science, another metalanguage. Moreover, the author of Les larmes d’Eros shows himself not very sensitive to the confrontation described by Lévi-Strauss between two civilisations, one dominant, the other dominated, and to the threats that the first poses to Amazonian Indians.

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