2021
Cairn
Rémi Gallou, « Déménager au cours de la retraite, la recherche d’un équilibre entre idéal et compromis », Retraite et société, ID : 10670/1.xfzwvf
L’étude des comportements et des pratiques résidentiels constitue un bon moyen d’analyser les transformations sociales, démographiques et politiques. Alors que les aléas liés à la vie professionnelle sont les facteurs importants de la mobilité résidentielle, la retraite des baby-boomers modifie encore plus les causes de mobilité sans en supprimer la complexité ni la diversité. Une typologie de cinq comportements résidentiels a été mise en avant à partir des recherches initiées par le Puca (Plan urbanisme construction architecture) : mobilité résidentielle choisie ; stabilité résidentielle souhaitée ; mobilité contrainte ; assignation à résidence et incertitude résidentielle. La mobilité, lorsqu’elle est réalisée, peut être choisie ou contrainte ; elle peut également être souhaitée, sans être concrétisée. Le classement des causes de déménagement en grands thèmes (famille, logement, santé, économie, etc.), pour pratique qu’il soit, n’est pas pleinement satisfaisant, car il ne restitue pas la complexité des mécanismes qui sous-tendent la mobilité résidentielle. L’enquête Amare vise à saisir les choix et les contraintes s’imposant aux ménages, et plus généralement les fonctionnements complexes et évolutifs des trajectoires résidentielles selon les générations. Dans ce cadre, cet article étudie les tensions qui existent entre choix et contrainte dans les arbitrages mis en œuvre par les retraités interrogés, rencontrés dans les deux ans suivant leur déménagement. Dans un premier temps, il examine les cas où la mobilité s’est réalisée sous la pression d’un événement, sans oblitérer totalement la marge de choix. Dans un second temps, l’article est consacré aux situations de maîtrise de la mobilité, dont l’objectif est de renforcer un positionnement social.