2020
Cairn
Ghislain Leroy, « « Ateliers » et activités montessoriennes à l’école maternelle : quel profit pour les plus faibles ? », Revue française de pédagogie, ID : 10.4000/rfp.9296
Largement dominant à l’école maternelle depuis des décennies, le dispositif des « ateliers » est depuis peu concurrencé par des « plages d’activités montessoriennes ». Pour certains enseignants, elles permettraient une meilleure prise en compte de la diversité des élèves. Nous avons comparé ces deux types de dispositifs en observant spécifiquement l’activité et les apprentissages des élèves plus faibles, le plus souvent issus des milieux populaires. Malgré leurs différences, il n’est pas rare que ces dispositifs présupposent tous deux une grande autonomie des élèves, alors même que l’écart est grand entre cette autonomie postulée et l’« autonomie » réelle, en particulier pour les plus faibles. Nous cherchons à comprendre en quoi et pourquoi les étayages enseignants manquent pour ces élèves, tout en étant également attentif à certaines variations qui pourraient s’avérer plus favorables aux moins bien dotés scolairement par leur milieu d’origine. Cet article met donc en lien pédagogie et sociologie (sociologies des inégalités socio-scolaire et de la socialisation), non sans réactiver aussi la question du caractère différenciateur ou non des pédagogies alternatives.