21 septembre 2018
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Chimène Jessica Ekome Meteghe, « Identité, exil, le roman comme autohospitalité de soi : cas de l'oeuvre romanesque d'Abdourahman Ali Waberi », Theses.fr, ID : 10670/1.xhv74k
La problématique de l’identité, au détour de celle du déplacement par les questions d’entre-deux, d’immigration et d’exil, et celle réactualisée de l’hospitalité, sont d’une brulante actualité au plan social, culturel, politique, mais aussi au plan individuel. Dans l’oscillation complexe entre assimilation et différenciation au coeur du phénomène identitaire, tout sujet pose aussi la question de ses limites et de sa place par rapport à autrui. L’oeuvre romanesque d’Abdourahman Waberi interroge entre questionnements et réponses diversement manifestées dans ces phénomènes contemporains, cet ensemble de faits par ses structures et procédures narratives. Sa liberté d’écriture qui subit de façon involontaire la contrainte qui anime la volonté du geste d’écrire de l’écrivain à son insu, vient envisager cette oeuvre comme le lieu d’une « identité profonde », réponse possible à la quête de soi dans l’entre-deux, l’espace du texte se faisant espace d’une « autohospitalité » de soi du sujet écrivant face à la détresse et à la perte. Dans notre recherche, où s’entrecroisent approches littéraire et psychanalytique, cette « autohospitalité » est un objet d’étude privilégié pour interroger la relation d’un écart constitutif à soi-même et à l’autre dans la saisie d’une « identité profonde ». Ainsi, le roman waberien, non seulement permet de considérer le champ littéraire dans sa capacité à porter les problématiques contemporaines évoquées ci-dessus, mais aussi ouvre à la possibilité de la matérialisation d’un espace, d’un lieu pour inscrire l’hospitalité de l’écrivain par lui-même comme moyen de survivre à la déchirure identitaire et à la contrainte de l’effacement, pour lutter contre la destructivité et la perte de soi dans l’exil.