2015
Cairn
Véronique Sidoit, « Le démenti, cause et conséquences », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.xsiylg
Die Verleugnung, déni ou démenti : cette notion freudienne est peu usitée hors du champ de la perversion, du fétichisme. Après un parcours freudien pour situer cette notion au regard de la castration dans les différentes structures cliniques, donc en tant que mécanisme de défense transstructural, l’auteure s’emploie à déplier cette notion et ses effets sur la scène sociale et politique, en s’intéressant à un haut dignitaire nazi pour s’arrêter plus précisément sur les responsables khmers rouges. Elle privilégie la dimension éthique - plutôt que métapsychologique - pour questionner la fonction et la force du démenti enjeu dans les positions subjectives de différents criminels de guerre. Le démenti ne porte que rarement sur leurs actes, qu’ils reconnaissent, mais sur leur responsabilité, jamais engagée à leurs yeux. Après Duch, Khieu Samphan et Nuon Chea, trois chefs khmers rouges, l’auteur revient à Franz Stangl, ancien commandant de Treblinka pour questionner le rapport du sujet à son acte, et la fonction du démenti face au réel; la levée du démenti a été suivie, pour cet homme, de sa mort par crise cardiaque.